Le management de transition dans la presse
Le constat dressé par une récente étude d'OpinionWay (groupe Les Echos-Le Parisien) est implacable : 40 % des dirigeants n'ont jamais entendu parler du management de transition. Et parmi ceux qui en ont une vague idée, seuls 32 % savent qu'il s'agit d'une solution managériale qui consiste à confier - provisoirement et selon un objectif précis - la direction opérationnelle d'une organisation à un cadre dirigeant externe.
Pour la quasi-totalité des dirigeants (90 %) qui y ont eu recours, cette solution remplit ses promesses. Qu'apprécient-ils ? L'expertise et l'expérience professionnelles du manager de transition. Ainsi que son savoir-être, son agilité, son intelligence situationnelle et sa faculté à mobiliser les équipes.
Lever certaines appréhensions
Ce plébiscite ne suffit cependant pas à lever certaines appréhensions. Pourquoi ? D'abord, parce que le management de transition reste, dans les esprits, limité aux réductions de coûts et aux situations de crise : « Ce n'est pas pour moi, mais pour ceux qui ont failli. » Il n'est pourtant pas la sanction d'un échec, mais une preuve de discernement.
L'autre frein tient au coût de la prestation, qui effraie pas moins de 85 % des dirigeants. En réalité, une mission de transition est un investissement, et pose donc la question d'un retour sur celui-ci. Economies réalisées, gains de productivité enregistrés, impact général de la solution mise en place… Autant de données qui mesurent, in fine, la « valeur » d'une intervention.
Autre obstacle : 84 % des dirigeants jugent que le manager de transition ne connaît pas la culture de la structure à accompagner. Rappelons que toutes les missions qu'il réalise dans des entreprises de secteurs d'activité extrêmement variés lui permettent de vite appréhender la singularité d'une entreprise.
Nombre d'organisations sont amenées à vivre des séquences pivot sans que celles-ci se traduisent par des restructurations ou des réductions d'effectifs. Cela concerne même des entreprises en développement accéléré. Ainsi, si 45 % des dirigeants sondés par OpinionWay recourent au management de transition pour surmonter une crise, ils sont plus nombreux à le faire pour obtenir une meilleure rentabilité (47 %) ou pour accompagner des transformations (58 %).
Combien d'entreprises auraient pu être préservées grâce au management de transition ? Combien d'autres auraient pu aujourd'hui être en bien meilleure situation ? Cessons de déconsidérer, sans le connaître, le management de transition. Cet outil de transformation au service des ambitions de croissance des entreprises, et de notre économie.
Lire la tribune de Frédéric Ledien, Associé Grant Alexander, dans Les Echos Leadership & Management.
